Journée d'étude Les relations France-Grèce pendant la dictature (1967-1974). Exil, engagement, résistance

Affiche - Dictature

Lieu et date de l'événement :

Auditorium de l’Institut français de Grèce, Athènes

Du à 09h30
au à 19h

Domaine(s) : Sciences politiques, Histoire

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du programme «Paris-Athènes (1945-1975)», financé par l’École française d’Athènes. Elle est couplée de la journée d’études « Athènes - Paris 1945-1975. Littérature et politique », qui se tiendra à l’École française d’Athènes le 6 octobre 2016.

Argumentaire :

La période de la dictature en Grèce marque indéniablement un moment d’intensification des relations avec la France tant sur le plan institutionnel, intellectuel, artistique que politique. Durant la dictature, un grand nombre de Grecs, quel que soit leur âge, condition sociale ou milieu professionnel, ont en effet rejoint la France, notamment Paris, qui s'est vite transformé en haut lieu de résistance contre le régime militaire. La France offre en effet en ces années à la fois un lieu d’accueil et d’exil, mais également les conditions propices à l’activisme politique sur le plan collectif et institutionnel ou à travers des initiatives individuelles visant à soutenir à distance l’action de résistance sur le sol grec. Devenue « capitale » des émigrés de la Junte, Paris n'a ainsi tardé à se transformer en haut lieu de résistance contre le régime militaire. Parmi ces exilés, on trouve également la fine fleur de l’intelligentsia grecque et certaines figures emblématiques du monde artistique (Theodorakis, Merkouri), intellectuel et universitaire (Poulantzas, Tsoukalas), qui joueront par la suite un rôle décisif dans le paysage intellectuel à Paris dans les années 1970, puis en Grèce pendant les décennies qui suivent.

Quarante ans après la fin de la dictature, cette journée d’études vise à faire retour sur les relations étroites, échanges et transferts entre la France et la Grèce durant cette période. Nous intéresserons ici au premier plan les différents réseaux de soutien et les liens qui se nouent entre les réfugiés installés à Paris et certains intellectuels et artistes français qui se mobilisent pour la cause grecque. Un premier panel permettra ainsi de brosser plus largement le contexte politique et institutionnel, en donnant une image plus précise des acteurs et des mouvements de résistance. Le second panel sera davantage consacré aux milieux artistiques, ainsi qu’à certaines personnalités qui ont joué un rôle de premier plan pendant ces années : Nikos Poulantzas, Mikis Theodorakis, Melina Merkouri notamment. Enfin, aspect peut-être moins connu, nous examinerons également le cas des milieux pro-juntes qui s’organisent alors à Paris et tenterons de replacer cette mobilisation dans le contexte plus vaste de cette émigration pendant les années de la dictature en Grèce. 

Organisateurs :

Servanne Jollivet CNRS/ENS - TransferS
Nikolaos Manitakis Université d'Athènes