Journée d'étude Athènes-Paris 1945-1975. Littérature et politique

Affiche - Litterature et politique

Lieu et date de l'événement :

Salle des conférences de l’EFA

Du à 09h
au à 21h

Domaine(s) : Littérature

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du programme «Athènes-Paris (1945-1975)», financé par l’École française d’Athènes. Elle est couplée avec la journée d’étude « Les relations France-Grèce pendant la dictature (1967-1974). Exil, engagement, résistance », qui se tiendra à l’Institut français de Grèce le 7 octobre 2016.

Argumentaire :

Le programme de recherche « Athènes-Paris 1945-1975 » de l’EfA s’est donné pour but d’étudier les relations culturelles entre la Grèce et la France durant les trois décennies qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale. Trois journées d’études ont déjà eu lieu dans ce cadre : Le Voyage du Mataroa. Portrait d’une génération en exil (11/10/2013), Critiques et historiens d’art grecs à Paris, 1945-1975 (10/10/2014), et Athènes-Paris 1945-1975 – Architecture (20/11/2015). 

Pour l’étude des échanges littéraires entre les deux pays, placée sous le titre général de « Littérature et politique », en raison de la situation historique et politique spécifique de la Grèce durant cette période, de la guerre civile à la dictature, on a procédé en deux étapes.

Dans un premier temps, ces échanges ont été étudiés dans le cadre du séminaire « Littérature et politique », qui s’est tenu à l’EfA, en collaboration avec l’IRH de la Fondation Nationale pour la Recherche Scientifique, de mars 2013 à septembre 2014. Une douzaine de séances ont permis d’explorer différents aspects de ces relations littéraires entre les deux pays au cours de ces périodes critiques, qu’il s’agisse de la réception en Grèce d’un courant littéraire ou philosophique (l’existentialisme), du voyage d’écrivains français en Grèce (Eluard, Camus, Malraux) ou de l’exil d’écrivains et intellectuels grecs en France (Titos Patrikios, Matsie Hadzilazarou, Mimika Cranaki, Melpo Axioti), ainsi que de l’accueil qui leur est fait par les milieux intellectuels français (Aragon, Cocteau, Mauriac). Dans ce séminaire, la parole a été donnée non seulement à des universitaires et des chercheurs (Lizy Tsirimokou, Christina Dounia, Ioanna Costandoulaki, Christos Daniil, Marilisa Mitsou, Vassiliki Lalagianni, Angela Kastrinaki), ou essayiste comme Takis Théodoropoulos, mais aussi à des écrivains venus témoigner de leur expérience d’exil – ou de séjour - en France : Titos Patrikios, Alki Zéi, Dimitris Raftopoulos, Vassilis Alexakis.

La présente Journée d’études s’inscrit dans le prolongement de cette réflexion. Elle est l’occasion de se pencher plus particulièrement sur la réception de la littérature grecque en France entre 1945 et 1975, en mettant l’accent sur les politiques éditoriales mises en œuvre et sur la relation écrivain-traducteur-éditeur. Les périodes de crise en Grèce – en l’occurrence guerre civile et dictature – correspondent en effet à des « pics » d’intérêt en France pour la littérature grecque. De nombreuses traductions voient le jour durant ces années (Axioti, Kazantzakis, Théotokas, Vénézis, Libéraki pendant la guerre civile; Taktsis, Plascovitis, Kavvadias, Ritsos, Tsirkas, Vassilikos, Zéi, pendant la dictature), ainsi que des anthologies (Levesque, Grandmont, Merlier…) ; des numéros spéciaux de revue paraissent, qui font date (Messages de la Grèce, 1946; Cahiers du Sud, Permanence de la Grèce, 1948; Temps Modernes, Aujourd’hui la Grèce…, 1969; Lettres Nouvelles, Écrivains grecs d’aujourd’hui, 1969), des liens se tissent entre écrivains grecs et écrivains/traducteurs français qui perdureront au-delà des périodes concernées. Parallèlement, la réception de la littérature française en Grèce (traductions, publications et reportages divers dans les revues et les journaux etc.) est elle aussi influencée par le contexte politique.

Communications scientifiques et témoignages contribueront à mettre en lumière les modalités de cette double réception et les réseaux littéraires qui se sont créés entre les deux pays durant ces trois décennies cruciales.

Organisateurs :

Lucile Arnoux-Farnoux (université de Tours)

Ourania Polycandrioti (Institut de Recherches Historiques / Fondation Nationale pour la Recherche Scientifique)