carthage - Photo J.-P. Morel

De 1974 à 1991, des équipes d’archéologues français parmi lesquels plusieurs membres de l’École française de Rome ont participé, sous la direction de Serge Lancel et Pierre Gros, au projet international de sauvegarde et de mise en valeur du site de Carthage, lancé par l’UNESCO en mai 1972. Les recherches de la mission française se sont concentrées sur certains secteurs de la colline centrale de la ville, dite colline de Byrsa, où les textes nous apprennent que se dressait l’acropole punique. Prenant la suite de travaux plus anciens comme ceux de C.E. Beulé, du Père Delattre au xixe s. ou de C. Saumagne au début du xxe s., ces fouilles ont mis au jour des vestiges puniques : sépultures archaïques, ateliers de métallurgie et lotissement d’habitations détruit en 146 av. J.-C. ; ainsi que les vestiges romains postérieurs.

En effet, au moment de l’implantation de la colonia Julia Carthago, la colline de Byrsa constitua le centre du nouveau quadrillage urbain. Les travaux des archéologues français y ont révélé les traces de l’aménagement du centre monumental du iie s. ap. J.-C., avec un forum, une basilique judiciaire et deux temples, bâtis sur une très vaste plateforme appuyée sur d’imposantes structures de soutènement. Si les gigantesques travaux de nivellement effectués par les Romains, mais aussi les interventions byzantines ou médiévales ou encore la construction de la cathédrale Saint-Louis au sommet de la colline en 1846 ont fait disparaître les structures de l’acropole punique, les fouilles françaises de Byrsa ont donc permis de mieux cerner l’occupation pluriséculaire de la colline centrale de Carthage, lieu à la fois chargé de légende et emblématique de l’histoire exceptionnelle de cette ville.