Assassif

Située en face de la ville antique qui s’étalait sur la rive droite autour des temples de Karnak et de Louqsor, cette vallée abrita du Moyen au Nouvel Empire des édifices de culte funéraire royal et divin, dont les rituels se focalisaient sur les temples de Montouhotep II, d’Hatchepsout et de Thoutmosis III. De prestigieuses tombes monumentales privées furent construites de part et d’autre des chaussées qui y menaient, pour accueillir les inhumations et le culte mortuaire de hauts fonctionnaires proches du pouvoir. À la fin de la Troisième Période intermédiaire et au début de la Basse Époque, les autorités thébaines réinvestirent l’espace central et oriental du thalweg, déjà très peuplé de structures funéraires et cultuelles, pour y installer les tombes de dignitaires au service, notamment, de l’institution de la divine adoratrice, dont l’importance religieuse et politique connut un sommet à la transition des XXVe et XXVIe dynasties.

À l’aune de l’architecture funéraire privée, les dimensions de certains de ces mausolées sont véritablement exceptionnelles, en particulier celles de la TT 34 de Montouemhat ou celles de la TT 33 de Padiamenopé, dont l’emprise en surface du site définit les limites de la concession de fouille. L’Assassif conserve ainsi un véritable condensé archéologique de l’histoire des élites thébaines sur plus de deux millénaires, si l’on suit le fil diachronique jusqu’à l’époque romaine.