[Journées d’études] Les archives de l’archéologie française à l’étranger

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À l’initiative de l’École française d'Athènes, l’Association des Archivistes Français et le consortium MasaPlus organisent des Journées d’études sur "Les archives de l’archéologie française à l’étranger : de l’inaccessibilité des documents à la réutilisation des données".

Créée majoritairement sur le terrain, l’archive de fouille est le produit d’une recherche qui souvent documente les faits à mesure qu’elle les détruit. Dans ce contexte, l’information se transmet du sol aux documents de manière unilatérale, conférant alors à l’archive de fouille un statut d’original non reproductible, le retour à certaines observations de terrain étant parfois impossible. Ceci est d’autant plus prégnant dans les sites archéologiques des zones de conflits, pour lesquels les destructions font de l’archive l’unique témoin précieux d’un passé aujourd’hui disparu. La question du versement de ces documents dans une structure à même de les conserver et de les communiquer est en cela prioritaire.

Par ailleurs, les recherches archéologiques françaises à l’étranger sont menées fréquemment en lien avec plusieurs structures ou institutions. En conséquence, les archives produites par chaque équipe pour un même programme peuvent être réparties dans des lieux de coservation différents, parfois dispersés sur plusieurs pays, ayant chacun un cadre réglementaire propre. La législation relative au droit d’auteur impose un cadre complexe à maîtriser et appliquer, de même que d’autres textes, comme le règlement général sur la protection des données. En outre, la législation du pays hôte apporte quant à elle ses spécificités et obligations légales de dépôt et d’ouverture qu’il convient de respecter. En conséquence, le fait de collaborer à l’international implique de répondre parfois à des règles multiples et hétérogènes en matière de gestion des archives de l’archéologie.

Enfin, la politique de science ouverte menée au niveau international depuis ces dernières années a entraîné un changement profond de pratiques dans la manière de gérer, conserver, signaler et ouvrir ces documents et données, changement au sein duquel les différents acteurs de la recherche archéologie et les gestionnaires des documents et données archéologiques cherchent à présent leur place.

Ces trois journées, dont l’approche se veut pragmatique, seront centrées sur le recueil des attentes et des besoins de la part des différents acteurs de la recherche archéologique. Le thème envisagé aborde les archives et données résultant de programmes de recherche français dépendant du MESR et du MEAE ayant lieu hors du territoire national. Si des comparaisons avec l’archéologie nationale dépendant du MCC sont encouragées, cet aspect ne sera pas développé. Aucune limite géographique n’est fixée, toutefois il sera majoritairement question des programmes de recherche en lien avec le bassin méditerranéen. La question des fonds anciens sera traitée, mais aussi celle des archives des programmes récents et en cours.

Alternant partages d’expériences et sessions de travail en ateliers, les échanges s’attacheront à :

  • recueillir les besoins et attentes respectifs, synthétiser ces résultats et faire remonter des remarques/propositions aux établissements organisations et tutelles concernées;

  • partager des retours d’expérience la gestion, l’exploitation et la valorisation des fonds et collections mettant en avant une nécessaire collaboration à différents niveaux;

  • sensibiliser les chercheurs et faire connaître les grilles de service et outils déjà mis en place ou en projet, leur permettant d’être accompagnés tout au long du cycle de vie des documents et données;

  • ouvrir la discussion sur l’accès aux documents et l’ouverture des données dans le cadre de la législation française et des pays hôtes;

  • structurer un réseau de personnes ressources permettant de poursuivre les réflexions et de fournir assistance aux différents acteurs de la recherche archéologique.