Les études sur l’Égypte de la Troisième Période intermédiaire (c. 1069-664 av. J.-C.) se sont multipliées depuis une quarantaine d’années, s’intéressant tour à tour à l’histoire, la culture matérielle ou la religion, beaucoup plus rarement à l’administration et à la société. Bien que l’apport de la prosopographie à ces recherches ait été important, les liens qu’elle entretient avec l’histoire institutionnelle et l’anthropologie politique et sociale n’ont que rarement été exploités. Cet ouvrage propose donc une histoire sociopolitique de l’Égypte de l’époque libyenne (XXIIe dynastie, c. 943-730 av. J.-C.) à travers le cas de la ville de Thèbes. Il rassemble une analyse chronologique de cette période complexe et une recherche prosopographique des familles de notables régionaux, qui débouche sur une synthèse d’histoire administrative à partir des titulatures des fonctionnaires. Enfin, l’étude des rapports complexes entretenus par le pouvoir royal, moins « libyen » qu’on ne l’a dit, avec la société thébaine, tout comme l’examen des structures de cette société à la lumière de l’anthropologie, permettent de mettre en évidence, à la fois, l’originalité de cette période et la continuité des traditions royale et étatique dans l’histoire égyptienne du premier millénaire avant notre ère.
The studies on Egypt of the Third Intermediate Period (c. 1069-664 BC) multiplied since around forty years, being interested in the History, the material culture or the religion, much more rarely to the administration and to the society. Although the contribution of the prosopography in these researches is important, the links which it maintains with the institutional history and with the political and social anthropology had only rarely exploited. This work thus proposes a socio-political history of Egypt during the Libyan Period (XXIIth Dynasty, c. 943-730 BC) through the case of the city of Thebes. It gathers a chronological analysis of this often disturbed period and a prosopographical research on local families, which results in a synthesis of administrative history from the titles of the state officials. Finally, the study of the complex relationships maintained by the royal power, less “Libyan” than previously said, with the Theban society, and the analyse of the structures of this society in the light of the anthropology, allow to highlight the originality of this period and the continuity of the royal and state tradition in the Egyptian History of the First Millennium BC.