La contribution de la civilisation égyptienne à l’héritage culturel et technique du monde proche-oriental et méditerranéen apparaît comme un apport précieux et particulièrement original. Détenteurs de différents savoir-faire, les Égyptiens furent parmi les premiers à organiser, administrer, planifier, construire, façonner et arpenter. Ils furent également parmi les premiers à domestiquer des animaux, développer l’élevage, mesurer le niveau de l’eau, fabriquer des filets et des voiles, tisser, etc. Les mutations techniques survenues en Égypte au cours des âges eurent sans doute un impact décisif sur le développement économique, social, politique et culturel de ce pays. L’égyptologie, toutefois, est restée quelque peu à l’écart des débats riches et fructueux qui animent l’histoire des techniques, en tant que discipline spécifique, au niveau international. S’agissant de l’Égypte, celle-ci se trouve souvent écartelée entre les analyses de laboratoire et l’exploitation immédiate des résultats produits par les fouilles, en quelque sorte entre archéométrie et archéologie raisonnée ou archéologie expérimentale. L’Institut français d’archéologie orientale du Caire a souhaité rassembler, lors d’un colloque, tant des égytologues que des spécialistes d’autres cultures du monde méditerranéen sur le thème de « L’apport de l’Égypte à l’histoire des techniques - méthodes, chronologie et comparaisons ». Pour faire apparaître la diversité des approches possibles, chaque contribution privilégie l’évolution d'une technique dans l’espace et dans le temps, afin de mieux mettre en lumière la valeur relative des différents apports documentaires et les difficultés méthodologiques liées à leur disparité.