Avec Médamoud, Karnak-Nord et Tôd, le sanctuaire d'Ermant-Hermonthis en Haute-Égypte, l'antique Héliopolis du Sud, constituait la plus ancestrale des pierres d'angle du «Palladium thébain», ce rempart théorique élaboré par les théologiens pour protéger la ville d'Amon-Rê. Si les temples hermonthites ont été largement détruits, les ruines subsistantes apportent pourtant un lot d'informations des plus originales. Ainsi en est-il des cryptes décorées sous le règne de Ptolémée Néos Dionysos, uniques vestiges épigraphiés encore en place d'une monumentale plateforme de fondation qui laisse entrevoir la grandeur passée du temple consacré à Montou-Rê-Horakhty. Au sein de la riche décoration des cryptes publiées ici, se distinguent la brève description de la cosmogonie de Ptah, le rituel des heures diurnes ou encore l'évocation du culte de la forme osirienne du dieu local, que protège une cohorte de farouches dieux-gardiens taurocéphales.