Histoire du couvent royal des Minimes français de la très Sainte Trinité sur le Mont Pincius à Rome
Œuvre de pierre perchée sur les hauteurs du Pincio à Rome, le couvent royal des Minimes français de la Trinité-des-Monts est aussi une œuvre de papier sous la forme d’un imposant manuscrit écrit, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, par le père Charles Pierre Martin (1747-1806) et aujourd’hui conservé dans les Archives des Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette. Témoin de la tourmente révolutionnaire qui entraîna en 1798 la suppression d’un couvent trois fois séculaire, le père Martin entreprit la rédaction d’une monumentale histoire qui se voulait tout à la fois restitution du passé, témoignage de son époque, fondation d’une possible renaissance à venir. Cette œuvre de mémoire est construite comme un triptyque dont chaque tableau correspond à un temps de l’histoire du couvent : le temps des fondations sous l’impulsion de saint François de Paule, sous la protection des rois de France, de souverains pontifes et de grands seigneurs avec l’aide d’une multitude d’humbles donateurs ; le temps des épreuves, marqué par une interminable querelle juridictionnelle au sujet des privilèges des Minimes français sur le couvent, qui prit un tour éminemment politique du fait de la rivalité entre les monarchies catholiques et des oscillations de la position pontificale ; le temps de l’accomplissement durant lequel des frères, par leur foi et leur science, établirent la renommée du couvent.Inspirée par une quête d’exhaustivité, cette œuvre composite emprunte à plusieurs genres – les annales, l’hagiographie, la vie des hommes illustres, le corpus d’inscriptions lapidaires, la compilation d’archives, le recueil juridique – avec le souci de toujours mettre en avant les sources, en français et en latin.Les spécialistes de l’histoire de l’Église, de l’histoire de l’art, de l’histoire des sciences savent combien ce manuscrit constitue une source aussi précieuse qu’inépuisable. Son édition, accompagnée d’études critiques sur la documentation mobilisée par le père Martin et d’index pour s’orienter dans le labyrinthe de l’œuvre, met à la disposition des lecteurs un livre qui, à l’image de son objet, est un monument de foi et de science.
- Maria Giovanna Canzanella-Quintaluce est bibliothécaire au Centre Jean Bérard.
- Jean-François Chauvard est professeur d’histoire moderne à l’université Lumière Lyon 2 – LARHRA.
- Benoît Schmitz est professeur agrégé d’histoire.
- Laurence Beck est agrégée de lettres classiques au Lycée Saint-Michel de Picpus (Paris).
- Sophie Conte est maître de conférences à l’université de Reims Champagne-Ardenne.
- Sebastiano Roberto est professeur d’histoire de l’architecture et de l’urbanisme à l’université de Sienne.
- Antonella Romano est directrice d’études à l’EHESS.