La réforme orthodoxe
Église, État et société en Grèce à l’époque de la confessionnalisation post-ottomane (1833-1940)
Prix Louise-Dandurand du FRQSC
La Réforme orthodoxe est la première analyse sociohistorique complète du processus centenaire de rénovation conservatrice de l’Église orthodoxe grecque, un processus qui a vu le passage à une religion « moderne », l’innovation religieuse et l’activisme social rimer avec l’affirmation de l’intolérance sur les plans religieux et politique. S’appuyant sur des recherches approfondies dans les archives publiques et religieuses de Grèce, de France et du Vatican, ainsi que sur un éventail impressionnant de pamphlets et de périodiques publiés tout autour de la Méditerranée orientale, l’ouvrage brosse un tableau sans précédent de ce que l’on peut appeler la composante grecque-orthodoxe de la confessionnalisation ottomane tardive. Remettant en question les récits d’un lien ininterrompu entre une Église orthodoxe immuable ancrée dans la tradition et un État national grec pratiquant l’intolérance religieuse depuis sa fondation, ce livre soutient que la configuration politico-religieuse actuelle de la Grèce est le produit des transformations majeures survenues pendant l’entre-deux-guerres, lorsque le zèle des activistes orthodoxes de Grèce et de l’Empire ottoman a profité de la crise sociale et nationale dramatique qui a suivi la Katastrophi de 1922 pour finalement donner l’impulsion à ce que l’on peut appeler à juste titre la version orthodoxe de la réforme et inaugurer une modernité grecque-orthodoxe.
Ancien membre et directeur des études de l’École française d’Athènes, Anastassios (Tassos) Anastassiadis est actuellement associate professor au Département d’Histoire et d’études classiques de l’université McGill à Montréal où il occupe aussi la chaire Phrixos Papachristidis d’études grecques et gréco-canadiennes. Ses travaux portent sur la dialectique entre inertie et militantisme dans les processus de rénovation institutionnelle en Grèce et en Méditerranée orientale au long xixe siècle avec une prédilection pour les domaines de la religion et de l’éducation.
The Orthodox Reform is the first comprehensive sociohistorical account of the century-long process of the conservative renovation of the Greek orthodox church, a process that saw the passage to a “modern” religion, religious innovation and social activism come to rime with intolerance on both the religious and political fields. Based on extensive research in public and religious archives of Greece, France and the Vatican as well as an impressive array of pamphlets and periodicals published all around the Eastern Mediterranean, it paints an unprecedented picture of what can be called the Greek-orthodox component of late ottoman confessionalization. Challenging the narratives of an uninterrupted link between an immutable orthodox Church entrenched in tradition and a Greek national state practising religious intolerance ever since its foundation, it argues that the current religious-political configuration in Greece is the product of the major transformations occurring during the Interwar when the zeal of orthodox activists from Greece and the Ottoman empire took advantage of the unparalleled social and national crisis following the 1922 Katastrophi to finally impulse what can be justly called the orthodox version of Reform and usher in a Greek-orthodox modernity.
Anastassios (Tassos) Anastassiadis is a former fellow and directeur des études of the École française d’Athènes and currently associate professor as well as Phrixos Papachristidis chair in Greek and Greek-canadian studies in the Department of History and Classical studies at McGill University in Montreal. His work and publications deal with the dialectics of inertia and activism in the process of institutional renovation in Greece and the Eastern Mediterranean during the long 19th c. with a strong emphasis on religion and education.
- PRÉFACE
- REMERCIEMENTS
- PROLÉGOMÈNES
- LISTE DES ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES LES PLUS COURANTS
- INTRODUCTION
- PREMIÈRE PARTIE - LA DYNAMIQUE DE L’INERTIE (1833-1922)
- CHAPITRE I – LA PLACE DE LA RELIGION DANS UN ÉTAT NATIONAL POST-OTTOMAN
- Pour un millet à la grecque ? Un système de modernité différenciée
- Missionnaires et définition du prosélytisme
- Modalités de cooptation des hiérarchies religieuses
- CHAPITRE II – UNE MONOPOLISATION IMPOSSIBLE : ÉGLISE ET RESSOURCE RELIGIEUSE
- Le contrôle de la population grâce à l’Église : réalité ou chimère ?
- Le prêtre : le maillon faible du processus de monopolisation de l’autorité
- CHAPITRE III – L’IMPARFAITE CENTRALISATION DE L’AUTORITÉ AU SEIN DE L’ÉGLISE : LES RAISONS DE L’IMPOSSIBLE VICTOIRE DES ÉVÊQUES SUR LES PRÊTRES
- Une connaissance insuffisante du clergé et de son milieu
- Comment rémunérer le personnel ?
- Former le personnel
- Contrôler le personnel
- CHAPITRE IV – LE MOINE CONQUÉRANT : L’IMPUISSANCE DU CLERGÉ SÉCULIER FACE AU CLERGÉ RÉGULIER
- Gérer la propriété monastique
- Le moine : électron libre du système ?
- Activité philanthropique : l’absence d’ordre caritatif
- CHAPITRE V – LES PRÉREQUIS DE LA RÉFORME
- Les premières voix de réforme dans le désert
- L’impossible réforme pilotée d’en haut
- « Dieu vomit les tièdes » : les ambivalences de l’action réformatrice
- Le changement d’« horizon d’attente »
- CONCLUSION – LE SYNCRÉTISME DE L’ÉTAT ET L’ATARAXIE DE L’ÉGLISE
- SECONDE PARTIE - DE LA LÉGITIMITÉ D’ORIGINE À LA LÉGITIMITÉ D’EXERCICE : LA VICTOIRE DES RÉFORMATEURS (1912-1940)
- CHAPITRE VI – RÉUSSIR UNE ORGANISATION RATIONNELLE DE L’ÉGLISE
- L’intégration territoriale d’une Église en quête d’autonomie
- Vers une bureaucratie ecclésiastique
- L’apparition d’un cursus ecclésiastique
- CHAPITRE VII – LES RÉSEAUX D’INFLUENCE
- Les prédicateurs
- La prise de pouvoir des associations para-ecclésiastiques grâce à leur action sociale
- Les cadres venus des patriarcats orientaux
- Syndicalisme, corporatisme ecclésiastique et action militante
- Les « nouveaux territoires »
- CHAPITRE VIII – SÉCULARISATION DE L’ÉGLISE : L’ÉGLISE INVESTIT LA SOCIÉTÉ
- La presse : l’apparition de la revue de l’Église de Grèce
- L’action de bienfaisance… enfin !
- Contrôler l’homme par la femme
- CHAPITRE IX – ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ ET FORMATION DE L’ÉTAT NATIONAL
- Rhétorique de la crise et de l’inégalité sociale : un trompe-l’oeil ?
- Une Église autonome dans un État dépendant
- La victoire des réformateurs aboutit à la rénovation conservatrice
- « État-Église-Nation » : la rupture définitive au sein de la génération d’or
- CONCLUSION – VICTOIRE DE LA RÉFORME ET RÉNOVATION CONSERVATRICE
- CONCLUSION GÉNÉRALE – LA LONGUE DURÉE ET LA « PORTÉE RÉELLE DES INNOVATIONS »
- Sources et bibliographie
- Sources et bibliographie
- Archives
- Documents publiés
- Ouvrages, brochures, romans et articles d’époque
- Revues et journaux
- Bibliographie secondaire
- Ouvrages généraux et outils de travail
- Ouvrages de référence
- Tableau chronologique 1850-1938
- Notices prosopographiques des clercs et théologiens
- Annexes
- Liste des annexes
- Index des noms de personnes et d’institutions
- Table des tableaux, cartes et figures
- Table des matières
Format : 21.00 x 29.70 cm
Prix : 60.00€
ISBN : 9782869583146
ISSN : 02574101