Roma: École française de Rome, 2018
ISBN: 978-2-7283-1356-3
520 p., ill. n/b
Prix: € 20
Sitôt libérée de la lutte séculaire entre le patriciat et la plèbe par l’achèvement en 340 de sa constitution patricio-plébéienne, Rome démarre, à partir de 338, une conquête qui, à terme, transforma l’Italie, pour le dire avec Polybe, en une « propriété romaine ». Cet ouvrage tente d’analyser les formes juridiques et la réalité politique de la domination de l’Italie jusqu’à la Guerre Sociale, en s’attachant à une forme d’incorporation d’une originalité absolue : l’extension de la citoyenneté romaine dite « sans suffrage » et l’invention de l’institution municipale. Par la première, Rome annexe à son profit les forces militaires des cités conquises, supprime l’autonomie « externe » de la cité défaite (qui ne conserve pas sa propre citoyenneté originelle) ; mais grâce à la seconde, elle maintient en place les éléments d’une autonomie locale compatible avec les exigences d’une autorité centrale. Avec la création du municipe, Rome a donné à la civilisation occidentale l’une de ses caractéristiques les plus solides : un type de décentralisation s’accommodant avec l’affirmation d’un « État » et d’une autorité unitaires. À l’occasion de sa réédition, ce volume s’accompagne d’une préface inédite de l’auteur présentant les principales orientations de la recherche actuelle, sur un thème qui n’est pas près d’épuiser les questions encore en suspens et les tentatives pour y répondre.
Michel Humbert est agrégé des Facultés de droit, ancien membre de l’École française de Rome et professeur émérite des Universités. Il a dirigé l’Institut de droit romain de l’université de Paris 2 de 1982 à 2008. Il est auteur, notamment, des ouvrages suivants : Le Remariage à Rome (Giuffrè, 1972) ; Institutions politiques et sociales de l’Antiquité (12e éd., Dalloz, 2018) ; Antiquitatis effigies. Recherches de droit public et privé romain, Pavie 2013. En 2018, l’École française de Rome fera paraître son édition de La loi des XII Tables.