Cette édition s’est attachée, à partir de toutes les sources disponibles (toujours accompagnées de leur traduction), de reconstituer, au mieux le texte même des divers versets attribués aux XII Tables, à défaut, le contenu des dispositions placées sous l’autorité des décemvirs par les traditions littéraire, juridique et antiquaire. Au-delà de ce travail de reconstitution, l’effort a porté sur le commentaire de chacun des versets, pour en dégager aussi bien le sens qu’on peut leur reconnaître dans le contexte du Ve s. av. J.-C. que la place, souvent décisive, qu’ils occupèrent dans le droit privé de Rome jusqu’au règne de Justinien au milieu du VIe s. ap. J.-C., après avoir été enrichis d’abord par l’interprétation des pontifesou veteres, puis par la science des prudentes à l’âge classique. Chaque verset, pris séparément, est considéré comme un tout ; mais l’analyse isolée a été complétée par de multiples références d’un verset à l’autre, afin de mettre en évidence les concepts caractéristiques de la pensée des décemvirs. Dans ce travail, l’apport de la recherche antérieure a été systématiquement utilisé. Notamment celui de la science allemande, philologique (Schöll), juridique (Dirksen) ou pandectiste (Puchta). L’introduction met en relief l’histoire de ce document (et ses diverses tentatives palingénétiques), ainsi que la signification politique de ce moment décisif dans la formation des institutions de Rome, dans lequel les sources antiques retrouvaient « la source de tout le droit public et privé de Rome » ou encore « un petit volume, qui, à lui seul, par le poids de son autorité et l’étendue de son utilité, dépassait tous les livres de tous les philosophes », selon le jugement prêté à Crassus par Cicéron. Plusieurs index croisés (termes et expressions utilisés par le code ; références internes aux divers versets ; sources antiques et modernes ; index matières) s’efforcent de rendre plus maniable l’utilisation de l’ouvrage.
Agrégé des Facultés de droit, membre de l’École française de Rome, puis professeur aux universités de Lille 2 et de Paris 2, dont il dirigea l’Institut de droit romain de 1982 à 2008. Auteur de : Le Remariage à Rome (Roma 1972) ; Municipium et civitas sine suffragio (Rome 1978) ; Institutions politiques et sociales de l’Antiquité (12e éd. Paris 2018) ; Antiquitatis effigies (Recueil d’études de droit public et privé romain) (Pavia 2013).