Dans la revue comme dans les éditions Cahiers d’art, Christian Zervos a pris le parti de faire dialoguer des œuvres de domaines différents et de diverses époques historiques. Il envisageait l’art moderne en partant toujours de ses rapports à des formes universelles, provenant des arts dits « premiers » ou « archaïques » et des instincts « primordiaux » de l’humanité.
École Giffard, Institut supérieur d’études françaises, Institut français d’Athènes ou Institut français de Grèce… l’établissement fondé en 1907 par l’École française d’Athènes a connu plusieurs dénominations et de nombreuses mutations, mais n’a jamais failli à ses missions fondamentales : non seulement travailler à la diffusion de la langue française en Grèce, mais aussi et surtout favoriser le dialogue entre les cultures des deux pays.
En cette année de commémoration du bicentenaire de la révolution d’Indépendance grecque, cette étude de Pascal M. Kitromilidès consacrée à la réception et à l’influence de la Révolution française sur les nationalismes balkaniques se devait d’être mise à l’honneur. Ce travail, dans l’édition grecque de 1990, a accompagné les bouleversements récents de l’histoire européenne, depuis les commémorations de la Révolution française en 1989 jusqu’aux évolutions des années suivantes en Europe de l’Est et du Sud-Est.
Les années 1945-1975 représentent un sommet dans les échanges culturels franco-grecs, en dépit – ou peut-être justement à cause – des crises successives que connaît la Grèce durant cette période, depuis la guerre civile (1944-1949) jusqu’à la dictature militaire (1967-1974). Le Paris de l’après-guerre exerce encore un attrait incontesté sur les élites intellectuelles et artistiques grecques, qui y trouvent à la fois un refuge contre l’arbitraire qui règne dans leur pays et une ouverture sur la modernité.
Depuis son indépendance, la Grèce a entretenu avec la France une relation privilégiée, sans égale avec les autres pays européens. Au cours du XXe siècle, de profondes crises ont pu la distendre mais n’ont jamais effacé les affinités existant entre ces deux nations. Leur résistance à travers le temps invite à interroger la teneur de tels rapports, leur continuité, leur régénération, et à scruter les transferts qui se sont opérés à toute époque entre les deux pays.
Navire militaire affrété par l’Institut français d’Athènes en décembre 1945, le Mataroa a permis à plus d’une centaine de jeunes Grecs de quitter la Grèce et de rejoindre Tarente, en Italie, avec pour destination finale Paris. Quittant un pays en ruine, profondément affaibli par la guerre et au seuil de la guerre civile, ceux-ci ont ainsi pu être accueillis en France, y mener leurs études et carrière dans des domaines aussi variés que la philosophie, la sculpture, l’architecture, la musique, etc.
Il y a cent ans prenait fin la Première Guerre mondiale. Ses commémorations nous permettent de reconsidérer dans son ensemble et dans ses spécificités les formes de la mémoire du conflit. Mais peut-on parler d’une mémoire ? Il existe en réalité une pluralité de mémoires qui varient selon les origines familiale et sociale, mais qui restent largement nationale et hétérogène d’un pays à un autre.
« Paris m’a ouvert les yeux » écrit le sculpteur grec Apartis, élève de Bourdelle, arrivé dans la capitale française en 1919. « C’est l’Acropole qui a fait de moi un révolté », déclare pour sa part Le Corbusier en 1933.
Cet ouvrage examine les raisons qui, après la fin de la guerre froide, ont poussé des personnes et des populations entières, installées en Ukraine – ainsi que dans d’autres républiques d’ex-Union soviétique – depuis des siècles, à revendiquer une origine grecque et à élaborer des projets de migration de « retour » vers la Grèce. Il étudie les migrations grecques vers l’Empire russe où des Grecs, dans leur grande majorité ressortissants de l’Empire ottoman, se sont installés en nombre dès le XVIIIe s.
Quand la Grèce rejoignit l’Europe après plus de trois siècles de domination ottomane, il lui fallut se construire une culture moderne en rapport avec l’héritage plusieurs fois millénaire dont elle restait la dépositaire. Le néohellénisme a trouvé dans l’architecture un mode d’expression privilégié, où se
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