
Actes du colloque de l’École française d’Athènes, 26-28 avril 2012
L’enquête menée sur la perception des conversions à l’islam dans la littérature historique des xix e et xx e siècles a abouti à la publication d’une bibliographie raisonnée, parue dans la collection Mondes méditerranéens et balkaniques de l’École française d’Athènes, en 2011 (MMB 3). Poursuivant la réflexion engagée sur les époques seldjoukide et ottomane, en Asie Mineure et dans les Balkans, onze historiens et spécialistes de sciences humaines, réunis lors d’un colloque en 2012, considèrent la conversion à l’islam sous divers angles, à des époques distinctes.
La question des relations de Wilhem von Humboldt à la Grèce est complexe. Humboldt n’est lui-même jamais allé en Grèce et, pourtant, il est le principal inventeur d’une Grèce reconstruite à l’usage de l’Allemagne du XIXe siècle, le principal fondateur du mythe grec des Allemands. Sa pensée néo-humaniste est aussi une pensée politique, esquissée dans le projet d’ouvrage sur le déclin de la cité-État grecque qui l’occupa durant son ambassade à Rome et qui affirme la supériorité culturelle du modèle grec.
Avec les Juifs et les Arméniens, les Grecs constituent l’une des trois diasporas dites « classiques » de la période moderne : implantés sur l’ensemble du pourtour méditerranéen voire au-delà, ils investissent en particulier la plupart des grandes villes portuaires d’Europe méridionale, où ils s’adonnent au grand négoce et à la navigation comme au petit commerce et à l’artisanat. Comment cette présence s’organise-t-elle au quotidien ?
Victor Bérard (1864-1931) fut un des plus grands homérisants français, auteur d’une traduction illustre de l’Odyssée. Ses tentatives de reconstitution du périple d’Ulysse demeurent aussi fameuses que son œuvre philologique. Membre de l’École française d’Athènes, directeur à l’École pratique des hautes études où il enseigna la géographie ancienne, il fut aussi l’observateur attentif et courageux des événements contemporains : dreyfusard en France, défenseur des Arméniens dans l’Empire ottoman.
Voisinages fragiles est le premier résultat d’un effort collectif, toujours en cours, ambitionnant de participer à l’écriture d’une histoire connectée de la Méditerranée orientale aux xixe et xxe siècles. Cet ouvrage rompt avec les carcans géo-disciplinaires arbitraires qui obligent souvent spécialistes de l’Empire ottoman, du Moyen-Orient et des Balkans à travailler de façon séparée.
La civilisation byzantine a marqué durablement de son empreinte les hommes et les sociétés du Sud-Est de l’Europe. Après la chute de Constantinople en 1453, cette civilisation fut dissociée de l’État qui lui avait servi de cadre pendant plus d’un millénaire, l’Empire byzantin. Contraints par un nouveau pouvoir substitué à l’ancien, celui de l’Empire ottoman, les héritages de Byzance n’en disparurent pas pour autant. Ils cheminèrent dans les mémoires et les coutumes, dans l’histoire et la foi, dans des institutions formelles ou informelles.
À travers son oeuvre littéraire, historique et politique, Safvet-beg Basagic (1870-1934) a formulé les grandes problématiques du nationalisme bosnomusulman, alors que sa communauté reculait devant les exigences de modernisation qu'imposait la présence austro-hongroise depuis le Congrès de Berlin de 1878. Inspiré par les mouvements nationaux ottoman, croate et serbe du XIXe siècle, il a voulu établir une identité distincte de celles que fondaient ces mouvements en affirmant la spécificité religieuse et culturelle de ses coreligionnaires et compatriotes.
Cet ouvrage explore les processus de dénomination des lieux et des populations dans les Balkans contemporains. Durant les deux dernières décennies, les pays de la région ont en effet vu se multiplier et s’intensifier les enjeux autour des désignations collectives : nécessité de nommer les nouveaux États issus de l’éclatement de la Yougoslavie, affirmation identitaire de minorités ethniques ou nationales, irruption de nouvelles catégories de population.
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