Hatnoub

Utilisé, dès l’époque prédynastique, dans la production artisanale comme dans l’architecture, l’albâtre calcite a très tôt été associé à la région de Hatnoub. Parmi les milliers de vases en pierre trouvés dans les galeries souterraines de la pyramide à degrés de Djéser, plus d’une centaine réalisée en albâtre porte des inscriptions mentionnant Hatnoub, ce qui indique que ce site fut exploité au plus tard au début de la IIIe dynastie.

Avant la découverte de la carrière P et de ses inscriptions, l’autobiographie d’Ouni – un très haut fonctionnaire de la VIe dynastie – était la plus ancienne source relatant une expédition conduite à Hatnoub, sous le règne de Mérenrê Ier. Ce texte, qui présente Hatnoub comme la région d’extraction de l’albâtre, ne fournit aucune indication quant à la localisation exacte de ce site. C’est grâce à la célèbre représentation du transport du colosse en albâtre et au texte qui l’accompagne dans la tombe du gouverneur Djéhoutyhotep à Deir el-Bercheh que l’on put, pour la première fois, établir un lien entre Hatnoub et le nome de la Hase. Ce récit d’expédition laissait entendre que les carrières se situaient dans la région de l’antique Hermopolis, capitale du nome de la Hase.

Cette hypothèse fut vérifiée le 22 décembre 1891, date à laquelle la carrière P de Hatnoub et ses inscriptions rupestres furent découvertes par l’égyptologue Percy Newberry et son jeune dessinateur Howard Carter, à 18 km au sud-est de l’ancienne Tell el-Amarna.