TT33

En 1743, un voyageur anglais, Richard Pococke, publie la description et le plan d’une « grotte souterraine (sic) de Thèbes », qu’il a visitée en 1737. Ainsi, notre actuelle tombe de Padiamenopé fut l’une des premières à apparaître dans la littérature occidentale dans ses proportions. Le voyageur anglais, dérouté par son ampleur exceptionnelle, pensait qu’il s’agissait du palais souterrain des rois de Thèbes pour se protéger du vent et de la chaleur. Nous retrouvons également le prêtre-lecteur comme ambassadeur de la civilisation égyptienne en Occident dès la Renaissance : le texte de sa statue-cube actuellement au Louvre a été le premier texte hiéroglyphique reproduit correctement et mis à disposition des occidentaux curieux. Ce fait, bien que mineur, prend un relief particulier quand on sait que l’obsession de Padiamenopé a été, comme il le déclare dans sa tombe, de transmettre « à ceux qui sont nés et ceux qui viendront à naître » le savoir intellectuel de l’ancienne Égypte.

Sous le nom de « la Grande Syringe », la tombe connue actuellement comme la TT 33 est, au XIXe s., le monument le plus admiré et craint de la nécropole. Son plan compliqué, ses puits, dont un qui coupe un passage (couloir XII), ont engendré de multiples légendes de disparition de visiteurs, d’attaque de chauve-souris, etc. Les savants de la Description de l’Égypte en ont fait un relevé architectural complet.

En 2003, Bernard Mathieu, directeur de l’Ifao, et Claude Traunecker, lointain successeur de J. Dümichen à la chaire de Strasbourg, proposèrent d’aider le ministère des Antiquités au catalogage et au transfert des quelque 2 000 objets entassés dans les trois premières salles de la TT 33. Comme source de première importance pour l’étude de l’Amdouat et du Livre des Portes, la tombe était également incluse dans le programme de recherche d’Isabelle Régen, alors pensionnaire à l’Ifao (2003-2007). En décembre 2005, le mur de G. Maspero fut définitivement abattu. Depuis cette date, une équipe internationale d’égyptologues et de spécialistes de la restauration travaillent à l’exploration, l’édition et la compréhension de ce monument hors du commun. Depuis deux ans, le fond Khéops pour l’archéologie (Paris) soutient une série d’opérations visant à l’étude des procédés de restauration, mais aussi aux conditions de travail dans la tombe et à l’assainissement de son atmosphère qui s’est révélé dangereuse pour la santé de chercheurs.