Tanis

Situé à environ 120 km à vol d’oiseau au nord-est du Caire, le site archéologique de Tell Sân el-Hagar/Tanis est l’un des mieux conservés du delta du Nil. L’établissement fut fondé au tournant du Nouvel Empire et de la Troisième Période intermédiaire (XIe s. av. J.-C.). L’Égypte entrait alors, pour un temps, dans une période de division. Au sud, la puissance des grands prêtres d’Amon leur conférait le contrôle de tout le sud du pays depuis Thèbes. Au nord, le pouvoir des nouveaux souverains à partir de la XXIe dynastie ne s’étendait pas au-delà de la Basse Égypte. Les modifications du régime fluvial du bras le plus oriental du Nil, la branche pélusiaque, avaient entraîné l’abandon de l’ancienne résidence et base navale des Ramsès, Pi-Ramsès (aujourd’hui Qantir), bâtie dans le prolongement de l’antique capitale des rois Hyksôs, Avaris. Les nouveaux dynastes choisirent alors d’établir leur foyer à une vingtaine de kilomètres plus au nord.

Au bord de la branche voisine du fleuve, dite tanitique, et de lagunes côtières, une large butte sableuse, vierge ou presque de toute construction, hors d’eau au moment de l’inondation annuelle, constituait un terrain idéal pour créer de toutes pièces un vaste établissement urbain et un nouveau port d’importance en Méditerranée orientale. Les rois des XXIe, XXIIe et XXIIIe dynasties, Psousennès Ier en tête, y firent bâtir des temples, ceux des XXIe et XXIIe dynasties également leur dernière demeure. Après l’avènement de la dynastie saïte dans l’ouest du Delta (VIIe s. av. J.-C.), Tanis resta une importante métropole religieuse, de taille toutefois plus modeste qu’auparavant, mais aux temples reconstruits et embellis à plusieurs reprises jusqu’à l’époque ptolémaïque (IVe-Ier s. av. J.-C.). La localité survécut jusqu’à la fin de l’époque byzantine avant d’être abandonnée.