La singularité du
royaume birman des Konbaung est de conserver sa souveraineté au nord
et au centre pendant plus de soixante ans, alors que ses territoires orientaux
et méridionaux se trouvent progressivement rattachés
à l’Inde britannique entre 1824 et 1885, à
mesure que la France et la Grande-Bretagne s’engagent toujours plus
avant dans la course au marché chinois. Pendant ce premier moment
colonial birman, l’État des Konbaung et
l’État colonial partagent un même espace,
où Birmans et Britanniques cohabitent, circulent et
échangent. Ce livre envisage cette période de transition
majeure par le prisme de la réforme politique et montre comment, en
un demi-siècle, la notion birmane traditionnelle de
réforme, entendue comme un retour nécessaire à
un âge d’or, évolue au contact de la culture
politique européenne pour s’approprier le sens moderne de
la réforme. Ces transformations sociopolitiques ne se font certes pas
sans heurts, mais sont pourtant le produit d’une construction commune
entre les acteurs de terrain que sont les conseillers du roi birman et les
délégués britanniques. Cet ouvrage mesure la
part de l’emprunt et du local dans ce processus, tout en
évitant l’écueil de
l’européocentrisme, en étudiant les sources
birmanes et occidentales à l’aune de leurs propres
régimes d’historicité et en confrontant les
discours portés par chacun des
récits.
La singularité du
royaume birman des Konbaung est de conserver sa souveraineté au nord
et au centre pendant plus de soixante ans, alors que ses territoires orientaux
et méridionaux se trouvent progressivement rattachés
à l’Inde britannique entre 1824 et 1885, à
mesure que la France et la Grande-Bretagne s’engagent toujours plus
avant dans la course au marché chinois. Pendant ce premier moment
colonial birman, l’État des Konbaung et
l’État colonial partagent un même espace,
où Birmans et Britanniques cohabitent, circulent et
échangent. Ce livre envisage cette période de transition
majeure par le prisme de la réforme politique et montre comment, en
un demi-siècle, la notion birmane traditionnelle de
réforme, entendue comme un retour nécessaire à
un âge d’or, évolue au contact de la culture
politique européenne pour s’approprier le sens moderne de
la réforme. Ces transformations sociopolitiques ne se font certes pas
sans heurts, mais sont pourtant le produit d’une construction commune
entre les acteurs de terrain que sont les conseillers du roi birman et les
délégués britanniques. Cet ouvrage mesure la
part de l’emprunt et du local dans ce processus, tout en
évitant l’écueil de
l’européocentrisme, en étudiant les sources
birmanes et occidentales à l’aune de leurs propres
régimes d’historicité et en confrontant les
discours portés par chacun des
récits.