Appel à projets de recherche 2022-2026 en partenariat avec l'EFA

Appel à projets de recherche 2022-2026 en partenariat avec l'EFA

Présentation des objectifs et des axes stratégiques de recherche pour le quinquennal 2022-2026.

Ces objectifs et ces axes impliquent prioritairement la Direction des études et ses deux sections (section des études sur l’Antiquité et Byzance, section des études modernes et contemporaines). Mais ils se veulent également à l’intersection de plusieurs services (Archives, Bibliothèque, Informatique, Publications) en affirmant un engagement déterminé dans le domaine des Humanités Numériques et de la Science ouverte. Pour ce faire, ils s’appuient largement sur les services administratifs et techniques de l’établissement.

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Objectifs

Les travaux de l’EFA pour le quinquennal 2022-2026 entendent répondre à trois objectifs principaux :
  1. Favoriser, à partir des données primaires issues du terrain, la production de corpus et de monographies de sites ;

  2. Favoriser la production de référentiels ainsi que l’accessibilité, l’interopérabilité et l’utilisation des données numériques ;

  3. Favoriser l’internationalisation de la recherche par le montage de programmes européens et par l’aide à la mobilité des chercheurs.

 

Stratégie

Les objectifs et les axes stratégiques doivent permettre l’inscription de programmes thématiques et d’opérations de recherche qui seront proposés par la communauté scientifique et dont ils doivent constituer les fils conducteurs, en particulier en vue du montage de programmes européens. Ces objectifs et ces axes ne sont pas étanches et certaines recherches peuvent se situer à l’interface de plusieurs d’entre eux.
La recherche archéologique menée sur les sites de l’École est appelée à y jouer un rôle fondamental car elle répond à la vocation principale de l’établissement : produire, interpréter et publier des sources primaires permettant le renouvellement des savoirs. La préparation de corpus et de référentiels s’inscrit naturellement dans cette programmation. De la même façon, les travaux menés sur d’autres périodes et ancrés dans des études de terrain ou d’archives ont vocation à s’inscrire dans ces axes stratégiques.
L’École française d’Athènes, en interaction avec le Réseau des Écoles françaises à l’étranger, entend s’appuyer sur des partenariats pour mener à bien cette programmation de recherche. Par l’organisation collaborative de séminaires, de colloques et le montage de projets, elle entend être un acteur du renouvellement des problématiques, en permettant les interactions entre les méthodes et les questionnements de la recherche dans ses domaines de spécialité et en mettant à l’honneur le principe de l’interdisciplinarité.
 

Axes transversaux (communs aux deux sections)

  1. Connexions et interactions : une « histoire mondiale » de la Grèce
Il s’agit ici d’inscrire les travaux de l’EFA sur les mondes grecs dans une histoire « croisée » ou « connectée », en interrogeant la définition de modèles culturels, religieux ou sociaux, leur diffusion et leur réception au sein des sociétés méditerranéennes. Envisager sous cet angle toutes les périodes que couvrent les sections de l’EFA (Antiquité, Byzance, périodes franque, vénitienne, ottomane, époques moderne et contemporaine) est une manière d’interroger la définition et la construction d’un « monde grec » qui, produit d’interactions et d’influences complexes autant que reflet d’autres histoires, ne saurait se limiter à des approches territoriales.
 
  1. L’archéologie en chantier

Fondé sur la valeur documentaire des fonds d’archives de l’EFA (archives Chamonard, Mayence, Vallois, etc.), cet axe entend réinterroger les méthodes de l’archéologie en Grèce depuis les grandes fouilles des années 1870 jusqu’à leurs récentes évolutions contemporaines. Au-delà d’une simple mise en ligne et édition numérique de ces archives qui permettra d’exploiter les données scientifiques qui y sont conservées, cet axe envisage, grâce aux ressources fournies par les outils numériques, une dimension méthodologique et une dimension épistémologique. De plus, en abordant l’histoire de collections, mais aussi la question des copies d’œuvres (moulages, reproductions et « faux »), il entend aborder également les problématiques relatives à la réception de l’Antiquité. Cet axe a aussi pour objectif de favoriser les collaborations entre antiquisants et modernistes en encourageant les échanges sur les méthodes et les modèles employés.
 

Axes de la section Antiquité - Byzance

  1. Espaces et environnement
La reconstitution des paysages anciens et de leurs évolutions (analyses archéozoologiques, archéobotaniques, géomorphologiques) est indissociable des études environnementales qui ont renouvelé la compréhension des interactions entre les hommes et leur milieu. Cet axe vise à étudier les interfaces entre les différents espaces naturels, notamment les littoraux et les espaces maritimes, mais aussi l’impact de la fonctionnalisation des espaces (sanctuaires, structures défensives, articulations entre la ville et le port, la ville et le territoire rural, espaces privés et espaces publics, espaces des vivants et espaces des morts, etc.) sur les paysages. Les recherches sur les matériaux (pierre, bois, terre, etc.) et leur exploitation y trouvent place également.
Cet axe vise aussi à doter l’Ecole de référentiels lui permettant d’apprécier l’impact du changement climatique sur le patrimoine archéologique et de trouver des moyens pour en assurer la conservation et la mise en valeur.
 
  1. Croissance et mutations dans les sociétés anciennes
Cet axe a vocation à exploiter la documentation primaire produite dans le cadre de l’activité archéologique de l’EFA dans une perspective plus largement quantitative tout en conservant le niveau de détail indispensable à l’étude de sources lacunaires. Ces données, mises en séries et organisées par des outils numériques, pondérées par des études fines sur les changements et les évolutions perceptibles à travers les sources, permettent de construire une analyse concrète des sociétés méditerranéennes, apte à fonder des approches économiques et sociales transpériodes et interdisciplinaires. En s’appuyant sur les observatoires que constituent les fouilles archéologiques, cet axe entend favoriser l’étude des modes de vie, de l’activité économique, des circulations humaines et matérielles, en dégageant des moments de croissance, de rupture, ou de stagnation.
 

Axes de la section moderne et contemporaine

  1. La fabrique de la variation culturelle
Les Balkans, Grèce comprise, sont connus pour être un espace d’enchevêtrement de langues, de religions, d’institutions sociales et de productions culturelles variées. Cet axe, porteur d’une forte dimension anthropologique, rassemblera des recherches visant à montrer comment ces variations se répartissent dans l’espace et dans le temps, à l’échelle d’une région, d’un pays ou de l’aire balkanique en général. L’objectif est de produire des données de façon raisonnée de manière à permettre, par leur agrégation et leur comparaison (en particulier grâce à l’utilisation d’outils numériques), de bâtir des modèles de la diversification culturelle dans cette région de l’Europe et de la Méditerranée. Les notions de répartition et de distribution géographiques, avec celle de frontière, sont ici centrales. Il s’agit aussi d’affirmer la place de l’EFA dans une réflexion sur la diversité des sociétés (en particulier, mais pas seulement, au regard de ce que la présente mondialisation fait à cette diversité) et dans une réflexion sur les possibles modèles explicatifs de ces variations.
 
  1. Métropoles
Implantée dès sa création dans une ville en pleine transformation, l’EFA a suscité de nombreuses recherches sur Athènes. En élargissant le spectre de l’étude à d’autres métropoles également, il s’agira de poursuivre ces recherches dans une perspective comparative ouverte sur les Balkans et la Méditerranée et selon une approche pluridisciplinaire. Cet axe a pour objectif d’affirmer la présence de l’EFA dans les études urbaines et d’en faire une référence à l’échelle des Balkans et de la Méditerranée orientale. Il s’agit aussi de mettre en lumière le rôle des villes comme observatoires pour saisir les manifestations régionales de la mondialisation, en particulier celles des migrations.  Il s’appuie sur des réseaux et des expériences de recherche existants dans le périmètre de l’EFA mais aussi à l’échelle du ResEFE.


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