Albalat

La vie quotidienne d'un établissement frontalier (Xe-XIIe s.)

Dir. : S. Gilotte (CNRS, UMR 5648, CIHAM, Lyon)

Le programme mené sur le site médiéval d’Albalat s’attache à découvrir ce que fut ce petit établissement emmuraillé, mentionné par un géographe arabe dès la seconde moitié du Xe siècle. Sa position stratégique sur une terrasse fluviale du Tage, lui permettant de contrôler un gué, explique qu’il devint un objectif convoité par les troupes chrétiennes à partir de la fin du XIe siècle, puis au cours du siècle suivant lorsque s’accéléra le processus de reconquête qui allait marquer tout le territoire d’al-Andalus. Mais en dépit de ce que pouvait laisser suggérer une lecture linéaire des sources textuelles, le registre archéologique montre que son occupation s’arrêta brusquement à la suite d’un siège des milices du roi Alphonse VII de León et Castille, intervenu au milieu du XIIe siècle. Les destructions qui mirent définitivement fin à son occupation ont paradoxalement favorisé la conservation de ses constructions qui se singularisent aujourd’hui par une trame urbanistique complexe, dans laquelle de grandes demeures côtoient des îlots dédiés à la production artisanale (métallurgie, tabletterie, four commun, etc.). Le mobilier préservé, où les assemblages céramiques prédominent, inclut également de nombreux restes organiques, fauniques, lithiques et métalliques qui contribuent à préciser l’image d’une communauté frontalière, islamisée et militarisée en pleine époque almoravide.