Médamoud

Le village moderne de Médamoud est en partie implanté sur le kôm de l’antique Mȝdw, la plus septentrionale des villes du dieu Montou. De nos jours, sont encore visibles les ruines d’un temple ptolémaïque et romain dédié au patron de la Thébaïde. Il fut édifié par les Lagides, en modifiant un édifice remontant aux Moyen et Nouvel Empires, et fut par la suite embelli sous les empereurs romains. Dans les années 1920 et 1930, deux équipes de l’Ifao, dirigées respectivement par Fernand Bisson de la Roque et Clément Robichon, furent les premiers à explorer le site de manière systématique. Leurs travaux portèrent essentiellement sur le téménos et les structures qui lui étaient directement associées (lac, dromos et enceintes). Le premier dégagea le temple et étudia ses fondations d’où furent extraits des centaines de blocs, remontant essentiellement aux XIIe et XIIIe dynasties, remployés dans un radier bâti par Thoutmosis III. Ils sont aujourd’hui conservés aux musées du Caire et du Louvre. À l’arrière du temple, il mit au jour une autre plateforme faite de blocs en calcaire non-épigraphiés, témoin du sanctuaire bâti à la XIIe dynastie par Sésostris III.

En 1933, C. Robichon reprit la direction du chantier pour compléter l’étude des fondations du sanctuaire et découvrit des niveaux de briques qui doivent être associés à la plateforme de Sésostris III et qui dessinent le tracé du temple de ce souverain. L’ensemble avait été fondé sur un téménos antérieur, entièrement en briques, que les fouilleurs dénommèrent le « temple primitif ». Cette construction a concentré de nombreux débats tant en raison de sa forme que de l’interprétation qu’en offrit Alexandre Varille. La mission actuelle est l’héritière des travaux du début du XXe s. dont la documentation doit être préservée, mise en valeur et réétudiée. Plusieurs postulats des anciens fouilleurs doivent aujourd’hui être réévalués, d’autant qu’une grande partie de leur documentation demeure inédite. Par ailleurs, ils avaient concentré leurs recherches sur une petite surface du kôm antique alors que la zone archéologique couvre une surface totale de 15 ha, dont une grande partie n’a jamais été étudiée.