Conférence annuelle de l'EFA

« Pierre –Jean  David d’Angers ( 1788 -1856 ) : La Jeune Grecque au tombeau de Marco Botzaris ». Photographie : Philippe Durey

Lieu et date de l'événement :

Auditorium de l’Institut français de Grèce, 31 rue Sina, Athènes, Grèce

Du à 19h00
au

Domaine(s) : Archéologie, Histoire, Histoire de l'Art

Alexandre FARNOUX directeur de l'École française d’Athènes
Les activités de l’École française d’Athènes en 2017

Alexandre Farnoux, directeur de l'École française d’Athènes, présente le bilan des activités de l'EFA en 2017.


Philippe DUREY Musée du Louvre
La Jeune Grecque de David d’Angers ou le rêve brisé

Au moment de la mort de Marco Botzaris en 1823 pendant le deuxième siège de Missolonghi, le sculpteur David d’Angers (1788-1856 ), futur auteur du fronton du Panthéon, conçut le projet de lui élever un monument, qui prit la forme d’une statue de jeune fille nue, assise sur la tombe du héros, déposant une couronne et suivant de son doigt les lettres de son nom gravées dans la pierre. L’artiste mit relativement longtemps à trouver l’idée et travailla longuement au marbre, qui devint l’une de ses œuvres préférées (et l’un de ses chef d’œuvres) et ne partit pour la Grèce qu’en 1834 pour être érigée à Missolonghi en 1838. L’enthousiasme de David d’Angers pour la cause grecque s’inscrit dans le mouvement philhellène de son temps mais n’a jamais été étudié en détail ; en contact avec diverses personnalités européennes ou grecques, David d’Angers eut le projet, sur le point d’être réalisé en 1841-1842,  de venir à Athènes ouvrir un atelier- école pour relancer la sculpture dans la patrie d’origine de celle-ci. Exilé à la suite du coup d’État de Napoléon III en 1851, il choisit de venir en Grèce (mai-novembre 1852) mais connut une immense déception : l’état du pays ne correspondait absolument pas à ce qu’il avait imaginé et, de plus, sa chère Jeune Grecque qu’il alla voir en place à Missolonghi, avait été gravement vandalisée… La statue reviendra en France pour être restaurée et retournera en Grèce en 1866. Elle est exposée aujourd’hui au Musée d’histoire nationale d’Athènes. 
Cette œuvre, qui est un peu l’équivalent sculpté de la célèbre Grèce expirant sur les ruines de Missolonghi de Delacroix (1826, musée des Beaux-Arts de Bordeaux) reste assez mal connue, d’abord pour la date de sa réalisation (celle de 1827 que l’on trouve partout est erronée), ensuite de par son contexte et notamment les divers liens, évoqués plus haut, de David avec le mouvement philhellène. Notons également des éléments intéressants à évoquer concernant les contacts de David avec l’École française d’Athènes au moment de son séjour sur place, et plus particulièrement avec Ernest Beulé et Edmond About.